ÉDITORIAL, 2ème trimestre 2018

mécanique articulaire

[chondropraxie]

Déroulement d’une séance

 

La chondropraxie se pratique sur corps vêtu, généralement la clientèle ne quitte que les chaussures, avant de s’allonger sur une table de soin. La lecture des déséquilibres, avec un temps d’apprentissage, est relativement accessible malgré les vêtements. Pourquoi avoir choisi de travailler sur corps habillé ? Pour trois raisons. La première est que le fait d’accueillir le.la client.e habillé.e autorise un espace ouvert et permet de recevoir les gens en famille. La deuxième est que nous ne cherchons pas à percer l’individu, si quelqu’un se déshabille nous tendons à remarquer des déséquilibres qui échappent à la décision de la personne que nous soignons, nous verrions trop de choses sur le tempérament, la personnalité, …, que les gens ne veulent pas forcément partager. La troisième raison est que voir une séance de soin a des vertus pédagogiques.

La première action est visuelle. Le le/la chondropracteur.e fait une lecture de l’équilibre (et du déséquilibre) corporel sur le corps allongé du récepteur. Lors de la première séance, la manipulation articulaire fait immédiatement suite aux questions du/de la condropracteur/trice concernant le passé de l’individu : fractures, opérations articulaires, rhumatismes articulaires dans l’enfance, maladies graves, tandis que le/la praticien/ne observe la posture allongée et en tire le potentiel d’action en fonction des déséquilibres repérés. Nous demandons rarement aux clients le but de leur visite en début de séance. Nous nous faisons notre propre idée et démarrons le travail. C’est un peu plus tard dans le rendez-vous que nous vérifions avec l’individu si l’action portée inclut ce pourquoi il a pris rendez-vous.

En séance 1, l’intervention du.de la chondropracteur.e consistera, avec manipulation et vibration articulaires, à redonner le plus possible de motricité dans la perspective de l’équilibre postural de l’individu. La manipulation commence soit aux chevilles, soit au rachis cervical. Si elle a commencé aux chevilles, elle y finira, si elle a commencé au rachis cervical, elle y terminera. Question d’esthétique du soin.

Quand la séance débute à la cheville, c’est la cheville repérée comme la meilleure qui est mobilisée en premier lieu, de façon à ce que le/la client/e se familiarise avec le mode de manipulation. Puis on passe à la cheville considérée à la lecture corporelle comme celle qui induit d’autres déséquilibres, et ensuite on monte au premier étage articulaire, niveau genoux, en commençant par celui qui est le plus en forme.

Le plus souvent, on laisse les hanches pour plus tard. Un test de motricité sera pratiqué sur l’une et l’autre, ce qui permettra, après échange sur son mal par rapport à l’action portée, à l’individu de se rendre compte par lui-même que ce que nous lui expliquions de son déséquilibre en porte des traces au niveau des hanches, car une des deux a une bien meilleure motricité que l’autre.

Des genoux, nous passons aux dorsales, à moins que le stress de l’individu ne nécessite une latence, que nous emploierons le cas échéant à vérifier les articulations des poignets. Et, là, manque de chance ! Ce sont toujours les gens les plus stressés – pour lesquels nous prenons plus de précaution en faisant le détour par les poignets – qui auront un gros souci sur l’un ou l’autre des deux poignets. Si l’un des deux poignets, ou les deux c’est dommage, s’avère en difficulté, on travaille en vibration sur l’articulation faible, avant de la manipuler pour redonner la motricité, et on monte alors aux épaules en passant par les coudes, sinon on se rend aux dorsales.

A ce stade, le.la praticien.ne a besoin du relâchement du corps de l’individu pour ressentir sous la pression des doigts tensions et déplacements, et être efficace dans la manipulation. Premier retour aux chevilles et aux genoux pour faire évoluer le soin, puis de nouveau aux dorsales pour vérifier la réduction du déséquilibre, puis passage aux cervicales, qui peut durer un bon moment si le déséquilibre général est ancien.

Le soin se termine aux chevilles, après vérification de l’amplitude possible de mouvement des hanches, qui aura nécessité un temps de vibration si l’une des deux manque de rotation.

 

Un traumatisme dans une articulation provoque des arrangements avec l’équilibre postural, ce qui provoque les articulations connexes ou opposées à s’employer.

L’individu compose comme il le peut un équilibre dans le déséquilibre, ce qui produit des déséquilibres en chaîne, si bien que le travail du.de la chondropracteur.e s’exerce régulièrement sur plusieurs articulations.